Animaux & marketing d’influence
Le secret d’une campagne de marketing d’influence réussie ? Un ambassadeur lucratif ! Quitte à ce qu’il soit poilu ! Nos amis les bêtes, éternelles stars du web, sont les nouveaux influenceurs à suivre. Récit d’un phénomène aux 30 millions de followers.
Des poils, des plumes et des écailles… Non, ce n’est pas encore le carnaval mais une déferlante d’animaux improbables et terriblement mignons sur la toile ! Le secret pour déclencher un sourire ou une émotion chez un internaute ? La publication craquante d’un animal pardi ! Tous, nous nous souvenons au moins d’une vidéo d’un animal absolument adorable qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Un chat roux qui mange des lasagnes, clin d’oeil à Garfield, un autre qui ressemble au chat Botté de Shrek ou encore le "dramatic Chipmunk", un adorable écureuil qui contemplait l’objectif d’un regard surpris et improbable. Cinq secondes de vidéo pour des millions de vues sur Youtube. Bienvenue à l’ère où nos bêtes sont les nouvelles mascottes du net !
Les Pets Influenceurs sont un des phénomènes de ces dernières années. Florilège de comptes Instagram dédiés à leurs animaux par des anonymes, ou encore mises en scène de compagnons d’Instagrameurs et de Youtubeurs célèbres… Les animaux influenceurs ont le vent en poupe ! Aujourd’hui, leurs millions de followers séduisent les marques qui n’hésitent pas à les mettre en avant dans leurs stratégies marketing. Et il faut appeler un chat un chat : ces collaborations permettent souvent aux annonceurs d’obtenir de meilleurs résultats qu’avec un influenceur humain… Immersion dans un monde où le marketing digital montre patte blanche pour dénicher les meilleurs pets influenceurs.
Pets influenceurs dans l’univers du marketing d’influence
Adorables, craquants, espiègles, ou encore exaspérants, sur deux ou quatre pattes, nos amis les bêtes nous laissent rarement insensibles. Chats, chiens, lapins, cochons dinde, hérissons, ratons-laveurs, ou encore reptiles, explosent les compteurs de followers et dépassent beaucoup d’influenceurs "humains" qui peinent à percer. Les marques ont bien compris cet engouement pour nos animaux à poils, stars des réseaux sociaux, de Youtube à Instagram en passant par Snapchat. Elles se disputent les plus populaires d’entre eux : un compte d’un chat à 20.000 abonnés est susceptible de gagner plus d’argent grâce aux partenariats et placements de produits qu’un humain aux 100.000 followers ! On marche sur la tête ? Que nenni !
Tout se joue sur la cible touchée à amadouer. Et c’est la grande force d’un chien ou d’un chat ! En effet, un humain doit se créer un univers bien précis et travailler son image alors que les animaux sont suivis principalement par des personnes ayant des animaux. L’influenceur à poils est donc directement spécialisé et communique autour d’une communauté sensibilisée et passionnée. C’est la notion même d’attachement qui représente un enjeu prometteur pour les marques : les internautes baissent facilement la garde et se laisseront plus attendrir devant un chat adorable qu’un influenceur lambda. Les pets influenceurs sont rusés comme des renards, et la viralité est la clé de leur succès ! Très "putaclic", ils entrainent des milliers, voire des millions de clics et de l’engagement avec une image, une vidéo ou même une phrase… Emotion ou questionnement particulier, ils ne laissent jamais indifférents. Loin de tout narcissisme, le naturel de l’animal demeure toujours, contre vents et marées. Loin de tout star système, il n’est pas conscient qu’il est en train de devenir une célébrité du web et son comportement, ses gestes restent nullement réfléchis. Spontanéité et innocence balayent la superficialité et l’égocentrisme que peuvent parfois représenter les réseaux sociaux. Et pour le monde du marketing d’aujourd’hui, les animaux deviennent les meilleurs ambassadeurs des valeurs d’une entreprise ou d’un message fort. A chaque espèce sa symbolique: un chien représentera plus la sécurité, la confiance, la cohésion alors qu’un chat sera le roi de l’indépendance ou encore de la sérénité.
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Des millions de followers et un marketing qui s’organise
Au paradis des chats depuis le 14 mai dernier, Grumpy Cat fut probablement le plus célèbre de ces pets influenceurs. Il dénombre plus de 10 millions d’abonnés au totale sur ses comptes sociaux et il aurait généré plus de 100 millions d’euros de revenus pour sa propriétaire grâce à la création de nombreux produits dérivés. Ce chat aux yeux bleus et à la moue éternellement boudeuse, a fait de son apparence atypique sa marque de fabrique. Juniper et Foxx sont les deux renards les plus célèbres d’internet avec leurs 2,9 millions de followers. Sur etsy.com, marché international collaboratif en ligne, ils ont eux aussi, créé leur collection de produits dérivés à leur effigie : des T-shirts, aux chaussettes en passant par les masques en cette période post-Covid. Dans la catégorie des félins, Suki, chat du Bengal, de l’instagrameuse voyage et lifestyle, Marti Gutfreund, créatrice d’enchanter.forest, comptabilise presque 2 millions d’abonnés. Chaque jour, on suit le chat aventurier au rythme des voyages de sa maitresse. En laisse et sac à dos, il fait le tour du globe et pose dans les plus beaux endroits du monde. Des moments immortalisés qui ont abouti à la sortie d’un livre de photographies : "Suki, the adventure cat". Mamoursking, Chowder, Teddy The Shestland, Natsu (le chien du youtubeur Squeezie), ou encore Jean Axolotl (une salamandre !)… Il serait impossible de tous les citer ! Quoiqu’il en soit un marketing d’influence s’organise autour de ces animaux populaires : placements de produits pour des marques de croquettes, de colliers ou de sacs de transports. La Plume, chaine Youtube de Margaux, influenceuse mode, beauté et lifestyle (196k), met souvent en scène ses deux chats et son chien et consacre des vidéos entières à des déballages de box spécial animaux où elle fait la promotion des produits proposés. De quoi inspirer une large communauté d’animals addict !
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Moustaches au vent, les agences d’influenceurs ont sauté sur le phénomène. L’agence new-yorkaise, HelloSociety, a même créé un département exclusivement réservé à ces pets influenceurs : WAGSociety. Leur objectif ? Mettre en relation les marques avec les animaux, vedettes sur la toile. Priscilla et Poppleton, deux cochons aux trépidantes aventures, Coby the cat, un matou aux yeux incroyablement bleus ou encore Geordi La Corgi, un chien ultra stylé, font parti de leurs clients. Selon la fondatrice et CEO de HelloSociety, Kyla Brennan, l’engagement auprès des animaux influenceurs et les réactions engendrées par un post sont 5 à 6 fois plus nombreuses qu’avec un influenceur humain. De plus ces "insta-célébrités" animales travaillent pour la bonne cause : WAGSociety fait don de 5% de ses revenus à l’association Best Friends Animal Society qui vient en aide aux animaux qui risquent l’euthanasie dans les refuges bondés.
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Des agences spécialisées en marketing d’influence animalier
Retournons à nos moutons et en France. "Je gère des carrières de stars animalières", se présente Lucas Bérullier, parisien et fondateur de My Pet Agency. Sa société de stratégie digitale basée dans le 8ème arrondissement de la capitale, conseille gratuitement une centaine de propriétaires de chiens, chats, et même un hérisson en Allemagne et une loutre en Indonésie, "Car c’est autorisé dans ces pays", s’empresse-t-il de préciser. Parmi eux, la célèbre chatte sacré de Birmanie, Choupette, orpheline de Karl Lagerfeld ou encore le chihuahua et le lévrier italien, Kitty et Lola, dont le profil Instagram (@Kittyetlola) aux 384K followers est piloté par l’influenceuse française Natoo. Toutefois, la start-up gère les carrières d’une vache abandonnée ou encore de chiens handicapés car, l’éternel letmotiv, "les gens aiment les histoires tristes", se vérifie encore.
Tous ces "clients" à poils détiennent un compte Instagram ou Snapchat suivis par des milliers d’abonnés. My Pet Agency estime toucher près de 20 millions de personnes dans le monde au total. Les marques de pâtés, shampoings, ou encore sprays anti-puces se bousculent sur son paillasson. Le fabricant belge de croquettes Edgar & Cooper, le spécialiste allemand du bien-être animal Frontline pour ne citer que les plus connus, dépensent entre 2.500 et 10.000 euros par mois afin de placer leurs articles dans des photos et vidéos, "liées", ou partagées par de potentiels clients. A l’instar d’une agence de mannequins, My Pet Agency s’occupe aussi de dénicher des rôles pour ses protégés dans des films, clips ou encore shootings pour des magazines de mode.
Les ambitions de la première agence française des influenceurs animaliers ne s’arrêtent pas là : l’événementiel est dans leur viseur. Depuis deux ans, elle organise Pet&Co, rassemblement d’animaux vedettes, de leurs fans mais aussi de "pets experts" qui animent des conférences sur divers problématiques telles "les aménagements urbains canins" ou "les premiers secours félins". Une occasion pour les entrepreneurs d’écouler leurs produits.
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Des animaux influenceurs engagés
Le 6 janvier 2020, six influenceurs canins américains se retirent des réseaux sociaux une journée. Pourquoi ? Honorer le fabuleux travail des vétérinaires. En effet, les vétérinaires sont une profession où le taux de suicides est 4 fois plus élevé que dans les autres métiers. En amont de leur mobilisation, Dogs of Instagram, Kelly Bove, Ralph the Corgi, Hi Wiley, Dr. Lisa Lippman, et Albert on Wheels ont publié un post informant leurs abonnés qu’un vétérinaire sur 6 envisage le suicide à un moment de sa vie. Une triste réalité et un engagement touchant des animaux pour leurs vétérinaires qui consacrent leur existence à aider leurs patients à rester le plus longtemps possible auprès de leurs propriétaires. Il y a aussi l’émouvante histoire de Pumpkin The Raccoon, un raton laveur apprivoisé comptabilisant plus de 1,3 millions d’abonnés sur Instagram. Abandonné par sa mère, l’animal a été trouvé blessé et terrorisé, dans le jardin d’un couple aux Bahamas. Ces derniers le recueillent, le soignent et l’adoptent définitivement dans leur foyer. Le raton laveur ne fait ni partenariat, ni placement de produits. Cependant, il relaie le site internet de ses propriétaires, une association humanitaire qui vient en renfort des ONG et agences gouvernementales lors des ouragans sur les îles des Bahamas.
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Le feuilleton des pets influenceurs est loin de s’essouffler. Les nouveaux projets affluent aussi vite que la course d’un guépard. The Diva, chat et muse de la réalisatrice Reem Kherici, en plus de son livre de vannes, devrait, par exemple, être prochainement la tête d’affiche du troisième film de sa maîtresse "Chien & chat". Des influenceurs à poils à la communauté, au profil et aux missions, très alléchants pour le marketing d’influence. Un business prometteur pour les marques qui ont du flair…
