Coronavirus : quel impact en événementiel ?
1784. C’est le nombre de cas de coronavirus recensés en France jusqu’à aujourd’hui (mercredi 11 mars). L’épidémie a commencé en Chine avant de se répandre progressivement dans le monde entier. Si ce virus n’est pas mortel (dans une grande majorité des cas), son expansion est très rapide et la panique commence à gagner les Français.
Cela a bien évidemment des retombées dramatiques sur le secteur du commerce, du voyage mais aussi de l’événementiel. Quel est son impact exact pour les agences événementielles ? Quelles sont les conséquences économiques du coronavirus? Existe-t-il des solutions alternatives pour vos événements ? On vous explique tout.
Pourquoi le coronavirus a-t-il un impact sur l’événementiel ?
Le secteur de l’événementiel dépend énormément des contacts humains. De l’accueil des invités aux discussions privées, les personnes présentes sont en contact direct. Or, le gouvernement et le ministère de la Santé préconisent d’éviter au maximum les contacts corporels ou faciaux (la bise, cette spécialité française). En effet, le virus se transmet par la salive, majoritairement via les postillons émis lorsque nous parlons, toussons ou éternuons.
Les Français évitent donc les grands rassemblements et limitent au maximum leurs déplacements depuis quelques semaines. Cela ralentit considérablement les activités liées au secteur de l’événementiel. En outre, Paris est la ville où sont organisés le plus d'évènements professionnels, qu’ils soient locaux, nationaux ou internationaux. La France arrive à la 4ème place du classement mondial. Chaque jour, 1000 événements ont lieu sur le territoire français. En conséquence, le gouvernement a décidé d’annuler tous les rassemblements de plus de 1000 personnes.
«Les préfets, les ministères feront remonter une liste d'événements considérés comme utiles à la vie de la nation. Je précise que les manifestations en feront partie, tout comme les concours ou encore le recours au transport en commun» a annoncé le gouvernement.
De plus, la peur a commencé à atteindre les clients des agences événementielles qui annulent de plus en plus de rassemblements. Ils ont peur que leurs invités se transmettent le virus, risquant ainsi un scandale sanitaire. La propagation du coronavirus à Mulhouse ne risque pas d’arranger la situation.
En effet, suite à un rassemblement religieux de 2000 dans cette ville du 17 au 24 février, de nombreuses personnes souffrent des symptômes du Covid-19. Pour rappel, ces derniers sont : la fièvre (ou sensation de fièvre), la toux, les difficultés respiratoires ou encore courbatures. Si les fidèles présents durant le rassemblement ne ressentent les symptômes que maintenant, c’est que la période d’incubation du virus est de deux semaines.
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De plus en plus d’événements annulés
Les conséquences directes de cette inquiétude internationales commencent à se voir en France. De plus en plus d’événements sont annulés. Ces mesures peuvent être prises par le gouvernement, les agences événementielles ou encore les clients. Ainsi, de grands rassemblements tels que le Marathon de Paris ou l’édition hivernale du festival de musique électro Tomorrowland ont été supprimés ou décalés. Néanmoins, la majorité des lieux accueillants des événements sportifs (stades, gymnases…) restent ouverts.
Sur les réseaux sociaux, les internautes font part de leur colère mais aussi de leur soulagement. En effet, beaucoup craignaient de participer à de si grands rassemblements. Le point positif est qu’ils vont pouvoir se faire rembourser leurs billets.
L’annulation de Tomorrowland Winter a fait particulièrement de bruit car l’événement était très attendu. En effet, la deuxième édition du festival hivernal, qui devait se tenir du 14 au 21 mars à l’Alpe d’Huez, était très attendue par les fans de musiques électros. Les organisateurs et la station de ski se préparaient depuis des mois pour cet événement.
“C'est avec le cœur lourd que nous avons été informés par le gouvernement français de la décision d’annuler cette deuxième édition du festival. Le gouvernement français a pris des mesures drastiques concernant le COVID-19 en France en interdisant les grands rassemblements de personnes en milieu confiné et ceux regroupant des participants de différentes nationalités” déclarent ainsi les organisateurs dans un communiqué de presse. Ils n’ont maintenant plus qu’à ranger les décors psychédéliques qui avaient commencé à pousser à flanc de montagne.
L’impact économique en événementiel
Bien évidemment, tout cela a des conséquences économiques. En effet, organiser un événement coûte cher et tout annuler à la dernière minute n’est rentable ni pour le client ni pour l’agence événementielle. Le patron de GL Event, Olivier Ginon, a déclaré sur BFMTV avoir dû annuler pour 16 millions d’euros d’événements. “Il va y avoir de la casse pour les petites entreprises qui en termes financiers ne vont pas pouvoir tenir” déclare-t-il même si lui n’est pas inquiet pour sa boîte.
Les petites entreprises sont donc les plus touchées par cette crise. Le secteur de l’événementiel ne se limite pas aux agences. Il faut également prendre en compte les prestataires, les propriétaires de lieux ou encore les techniciens. En tout, ce sont 335 000 emplois qui sont concernés par le coronavirus. Lundi 9 mars, 9000 entreprises ont ainsi déposé un dossier de chômage partiel. Cela représente 15 000 personnes issues du secteur de l’événementiel mais aussi de celui du tourisme.
"On n'est pas inquiet pour les annulations, on est inquiet sur la capacité du secteur à survivre au niveau de sa propre trésorerie et de faire en sorte que toutes les petites entreprises et tous les fournisseurs de ce secteur puissent délivrer les prestations et passer le cap de la trésorerie" ajoute ainsi Olivier Ginon.
La propagation du coronavirus ainsi que la décision du gouvernement d’annuler les événements de plus de 1000 personnes ont donc déclenché une réaction à la chaîne. Si un traiteur ne peut pas fournir la nourriture ou qu’un lieu est obligé de fermer alors c’est tout l’événement qui tombe à l’eau. Cette crise sanitaire met à l’épreuve les capacités d’adaptation des agences événementielles. Seules celles qui sauront vite réagir pourront passer outre cette période difficile.
Mais le challenge se trouve aussi du côté des assurances. Si ces dernières couvrent les annulations ou les reports d’événements publics, tels que le Marathon de Paris, ce n’est pas toujours le cas pour les événements privés et d’entreprise. Plusieurs clients ont ainsi perdu beaucoup d’argent à cause du coronavirus.
Dans Les Echos, Katherine Villarruel (employée chez le courtier en assurances Marsh) raconte : “De nombreux clients nous sollicitent pour souscrire des polices pour des futurs événements, en voulant racheter les exclusions épidémies et pandémies ». Néanmoins, elle ajoute que « les assureurs excluent systématiquement le risque coronavirus dans les nouveaux contrats, culturels, sportifs etc. et ce, pour toutes les zones géographiques”.
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La réaction des professionnels de l’événementiel à la crise
Ces réactions à la chaîne ont également un impact sur le moral des professionnels. Quand on travaille aussi dur sur un événement, le voir annulé à la dernière minute peut-être difficile. De plus, les professionnels de l’événementiel souhaitent informer le gouvernement sur l’impact économique du coronavirus. Ainsi, l’association unifiée des agences événementielles françaises, LÉVÉNEMENT, a lancé une campagne choc.
Sur leur compte Instagram mais également sur un site web dédié, ils ont à coeur de ne pas céder à la psychose. Ils veulent informer sans alarme. Leur devise ? “Ne laissons pas la psychose collective mettre en péril une filière vigoureuse de l’économie française, agissons !”. Ils ont ainsi mis en place toute une campagne de communication tout en encourageant chaque agence événementielle à diffuser le message.
Sous leur post Instagram, on retrouve des messages de soutien, qu’ils viennent de professionnels de l’événementiel ou non. “Merci pour ce poste ! Restons tous solidaires” , “Courage à tous les acteurs du secteur”, “C'est une période difficile pour tous les secteurs mais encore plus pour ceux du spectacle vivant et de l'événementiel dont l'ADN est d'être des catalyseurs de rencontres et de partage d'expérience. métiers qui œuvrent pour le partage d'expérience et vivre des expériences favoriser la rencontre et l'expérience.” .
Le but des professionnels est donc surtout d’alerter les autorités compétentes d’une future crise économique et sociale. “Face à cette crise, LÉVÉNEMENT se mobilise en déployant une campagne de sensibilisation et de mobilisation : Rendons-nous visibles auprès des pouvoirs publics pour protéger notre secteur !” écrivent-ils ainsi sur les réseaux sociaux.
Quelles solutions possibles pour maintenir les événements ?
Mais alors, est-ce que tout est perdu ? Loin de là ! Il existe de multiples solutions pour adapter vos événements à la crise. Beaucoup d’entreprises et d’agences événementielles se sont ainsi tournées vers le digital. En effet, grâce aux technologies actuelles, il est possible de faire vivre un événement via un smartphone, une tablette ou un ordinateur.
Durant la Fashion Week parisienne, de nombreux défilés ont ainsi été diffusés en live pour limiter les déplacements de chacun. Les événements internes peuvent également être digitalisés. Les visioconférences sont de très bons exemples. Il faut donc prendre cette crise du bon côté : cela peut être l’occasion de travailler avec votre agence événementielle sur de nouveaux formats ! Si vous décidez néanmoins de maintenir un événement, pensez à adapter les conditions d’accueil.
Proposez du gel hydroalcoolique, incitez vos invités à se saluer à distance et soyez prévoyant avec la nourriture. Nous vous rappelons que le virus se transmet par la salive, il faut donc être extrêmement vigilants sur les boissons et les plats qui seront servis. Il est important de ne prendre aucun risque pour limiter la propagation du coronavirus.